La rue

La rue

Ruta graveolens

La rue officinale ou Rue fétide est un arbrisseau, de 70 cm à 100 cm de haut environ, de la famille des Rutacées. Plante toxique utilisée autrefois pour ses propriétés emménagogues ( régularise et facilite l'apparition des règles) et abortives.

La tradition populaire fait de la rue un abortif. Les herbiers médiévaux disent pudiquement qu’elle expulse le fœtus mort et l’arrière-faix si on la prend en tisane ou en pessaire (terme médical désignant tout type de médicament devant être introduits dans le vagin ou dans l'anus). A cause de ces propriétés, elle était considérée comme une herbe de sorcière, et son usage précis n’était connu que de quelques initiées qui remplissaient à la fois le rôle d’accoucheuses et celui de guérisseuses. La crainte inspirée par la rue était telle que de multiples croyances prétendaient qu’il suffisait qu’une femme enceinte passât au-dessus d’un pied de rue, ou sa robe touchât la plante, pour qu’elle avorte !

Réputée anti-aphrodisiaque, La rue, mangée ou bue, éteint le sperme, disait Dioscoride (médecin grec, 2e siècle après J.-C.). On la cultivait dans les cloîtres. Les moines en mêlaient-ils à leur nourriture ?

Hildegarde von Bingen indique que cette plante est censée apaiser les bouillonnements excessifs du sang chez l’homme. Elle la recommande aussi pour les yeux qui pleurent ou lorsque la vue s’assombrit.

… Quand on en mange, elle apaise les bouillonnements excessifs du sang chez l’homme. En effet, la chaleur de la rue atténue l’excès de chaleur de la mélancolie et tempère son excès de froid. Et le mélancolique se portera mieux s’il prend de la rue après ses autres aliments. Et si on a pris un aliment qui provoque une douleur, il faut manger de la rue, et on aura moins mal. …