Expo Arts numériques Digital Contemplation

Du 26 octobre au 11 novembre 2019, l’Abbaye de Villers et Numeric’Arts s’allient une nouvelle fois autour de l’exposition d’art numérique « Digital Contemplation », accueillie au cœur du site. Lier arts digitaux et patrimoine, comme autant de résonances entre le passé et l’époque contemporaine : tel est le propos fondamental de ce deuxième opus, qui les réinterprètera au travers du spectre numérique, point cardinal de nos nouveaux modes d’expression.

Des arts numériques à l’Abbaye

De Victor Hugo à nos jours, l’Abbaye a largement nourri l’imaginaire artistique. Médium privilégié de nos contemporains, la sphère numérique a quant à elle su créer des œuvres métisses, combinant sensibilité, humilité et grandeur. L’association étonnante du numérique à un haut lieu patrimonial invite adultes et enfants à poser un autre regard sur ce domaine historique et ses pierres, au gré d’une flânerie renouvelant les codes esthétiques.

Ainsi, au creux de l’automne, Stéphanie Laforce, Kika Nicolela, Raphaël Vens, Mike Verlinden et Cédric Dermience, des artistes représentatifs de l’art numérique en Belgique, sont exposés à l’intérieur et à l’extérieur de l’Abbaye par Numeric’Arts, une association (asbl) œuvrant à la promotion d’artistes numériques belges reconnus et émergents.

Des installations électroacoustiques

Dans la salle des maquettes, située au cœur du Moulin, Stéphanie Laforce déroule ses vues oniriques pour créer une véritable expérience immersive. Le public est invité à manipuler un instrument hybride, né du mariage d’une ancienne machine à coudre et d’un dispositif numérique imaginé par l’artiste. Un dialogue s’installe alors, en temps réel, entre les lieux et les « visiteurs/joueurs » qui, le temps d’un instant, deviennent les acteurs d’une improvisation accoustique collective.

Translation par Stéphanie Laforce

Raphaël Vens propose, lui, de tirer parti de la technologie pour capter les fréquences antiques enfouies dans l’Abbaye. Évoquant une pratique courante aux temps anciens, son œuvre prend racine dans les théâtres de l’Antiquité et dans certaines églises ultérieures, où des vases étaient insérés dans les murs afin de transformer l’acoustique des lieux : ils faisaient alors office de résonateurs ou d’absorbeurs de fréquences pour modifier la qualité sonore des bâtiments. Partant de cet artéfact architectural, la démarche de l’artiste est pour sa part résolument universaliste. Raphaël Vens est en effet convaincu que chaque vie humaine a contribué, au fil des siècles, à façonner le monde dans lequel nous vivons, que nos sociétés humaines sont la somme de ces milliards de voix, quel qu’aient été leurs rôles et leurs fonctions, leur époque et leur environnement. C’est sur ce même principe que fonctionne son installation : chaque voix, par essence unique, vient construire et enrichir une musique collective qui, à l’instar du monde, n’en finit pas d’évoluer.

Des arts visuels contextuels

L’art visuel invite, bien souvent, à considérer autrement ce qu’il nous est donné à voir. Aussi, l’œuvre de Cédric Dermience, vient-elle ponctuer ce regard, jouant sur l’idée de rémanence. L’artiste explore le lien entre l’interprétation humaine d’une réalité, assujettie à notre vécu, notre culture, notre psyché, et surtout notre aptitude à enregistrer la lumière, et la capacité d’un appareil photo à fixer un espace-temps invisible à l’œil nu pour envisager une réalité protéiforme. Ses travaux se veulent une critique du monde moderne et de l’impact, souvent dramatique, de l’homme sur son environnement. Cédric Dermience présente des œuvres disséminées tout au long du parcours de visite et composées de photos prises in situ.

Invitant littéralement à une descente dans les ténèbres et le temps, Kika Nicolela s’intéresse à la salle des turbines de l’aile sud du moulin, dont l’espace permet de donner corps à une multitude de sensations. Avec son installation Organum, où la bataille entre ombre et lumière, contrainte et liberté, se matérialise dans un visage féminin, l’incarcération s’affiche comme le symbole de l’obscurité interne et du monde, pour évoquer un douloureux processus de transformation.

Organum

Cette nouvelle installation interactive présente un corps projeté, dont les actions obsessionnelles répondent en temps réel à la lumière affleurant dans le cachot. Une œuvre qui fait écho aux autres travaux de l’artiste, inscrits dans une approche participative alternant questionnements et interrogations autour de l’identité et de l’altérité, de la communication, de l’autoreprésentation, du récit, du discours, des stéréotypes culturels et des rôles sociaux.

L'écrin lumineux de Mike Verlinden

Vision Nocturne présente Cubix, une installation audiovisuelle interactive, développée lors d’une résidence de deux semaines à iMAL. Ce cube de 27m3, formé d’une structure métallique couverte d’un voile, génère une harmonie abstraite, à la fois sensorielle et immersive. À la fois objet esthétique et ludique, Cubix invite le public à y entrer pour découvrir sa dimension tactile, sonore et visuelle, grâce à une table multitouch permettant de faire vivre les animations projetées sur ses toiles blanches. De nouvelles figures géométriques s’entrechoquent alors au rythme des soins électro, pour inciter à explorer de nouvelles formes d’expressions graphiques.

Avec Digital Contemplation, événement conçu par Numeric’Arts et co-produit avec l’Abbaye de Villers, patrimoine et art numérique s’expriment en symbiose et s’entrecroisent dans une promenade intellectuelle et culturelle.

En pratique 

Expo Arts numériques Digital Contemplation

Oeuvres exposées

Dates : du 26 octobre au 11 novembre 2019.

Horaire : accessible durant les heures d’ouverture de l’Abbaye, de 10h à 17h.

Tarifs : le billet d’accès à l’Abbaye permet de visiter l’exposition sans supplément.

Adulte : 9 €. Groupe adultes : 8 €. Etudiant, senior : 7 €. Groupe seniors, étudiants : 6 €. Enfant (6-12 ans) : 4 €/ Groupe enfants : 3,50 €. Enfant (<6 ans) : gratuit